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Nouveau regard sur les vitraux dans le département de l'Allier Nouveau regard sur les vitraux dans le département de l'Allier
 
24,00 euros TTC

Un nouveau regard sur les vitraux de l’Allier
 

Format : 21x29,7 cm
Pages : 260 pages
Reliure : Double reliure collée-carrée

Nombreux sont les écrivains qui ont chanté la magie du vitrail, de Théophile Gautier à Stéphane Mallarmé, de Gustave Flaubert à Marcel Proust. Avec leur sensibilité exacerbée, ils disent ce que tout un chacun éprouve à la vue d’un vitrail qui transfigure la lumière, particulièrement dans les églises. Nul en effet ne reste indifférent à tant de splendeur généreusement offerte aux visiteurs. Nombre d’entre eux, venus pour des beautés architecturales, repartent sous le charme d’une parure de verres colorés. À l’inverse, il n’est pas d’église de bourg, si oublié soit-il, si modeste soit-elle, dont l’architecture ne soit magnifiée par la présence de quelques verrières.
Cette commune expérience peut être vécue partout, même dans un Bourbonnais plus célèbre pour son boccage et ses châteaux que pour ses vitraux. Il n’est pas si commun que des oeuvres d’art touchent un aussi large public. Certes, ceux qui savent l’histoire sainte sont heureux de la déchiffrer dans les vitraux d’église, mais les autres ne sont pas en reste puisque tout être humain est sensible aux couleurs et à la lumière. Et quand l’abstraction prend le pas sur la figuration, elle réunit les spectateurs dans une admiration commune dont même l’enfant qui ne sait pas encore lire n’est pas exclu.

L’art du vitrail est donc largement représenté dans l’Allier. Certes, on y rencontre peut-être pas – ou pas encore – ces traces de vitraux mérovingiens décrits par Grégoire de Tours, et que des fouilles archéologiques révèlent aujourd’hui aux quatre coins de l’Europe. Mais chaque âge y a eu son lot, depuis le XIIIe siècle. Sans surprise, les plus beaux fleurons accompagnent les splendeurs ducales des Bourbon, mais des périodes plus récentes comme la seconde moitié du XIXe siècle s’avèrent extrêmement riches, sans oublier l’époque contemporaine, pour laquelle la création, peut-être plus éparse, n’est pas moins digne d’intérêt.
C’est l’importance de ce vitrail pour le département de l’Allier qu’a entrepris de dévoiler le musée de Souvigny en jetant un « Nouveau regard sur les vitraux de l’Allier ». Il s’agit bien sûr d’un regard érudit, qui n’oublie pas cependant d’être un regard sensible. De ce riche patrimoine, Jean-François Luneau et l’abbé Daniel Moulinet tentent d’appréhender ce qui existe, de le comprendre comme un dialogue entre les commanditaires et les artistes, d’en déchiffrer les programmes et de lire les dévotions qui s’y expriment.
Guennola Thivolle dresse un bilan des vitraux disparus du département, connus par la documentation.
Antoine Paillet aborde la question du développement des collections de vitraux. Un vitrail en effet n’a pas vocation à devenir une pièce de collection. Fabriqué sur mesure pour la baie d’un édifice, il ne le quitte que par accident. Élément mobile lors de son exécution, ce « meuble » est considéré, en droit français, comme un « immeuble par destination », à l’instar des portes, des fenêtres ou des chéneaux. Souvent cependant, les aléas de l’histoire l’obligent à quitter l’« immeuble par nature » auquel il était destiné, le transformant en « meuble » dont on fait commerce, et donc collection.
Le cas de l’église du Breuil que nous décrit Amélie Duntze-Ouvry est ici exemplaire : l’église achevée en 1912 est démolie en 2013. Que faire de sa parure de vitraux ? C’est, entre autres mérites, celui de cette exposition d’en présenter quelques panneaux, avant qu’on ne les oublie dans un obscur dépôt.
La création contemporaine n’est pas oubliée. Christiane Keller et Matthieu Pradels explorent ainsi pour nous les « Chemins de lumière » empruntés par des artistes divers.
La création verrière n’est pas aujourd’hui tarie en Bourbonnais. Si la verrerie de Souvigny, active dès 1755, a dû fermer ses portes en 1979, le lycée Jean Monnet d’Yzeure et son école nationale du verre ouverte en 1963 rappelle que la région fut aussi productrice de verre.
Le musée de Souvigny, qui entretient la mémoire verrière du lieu – on se souvient de l’exposition de 2010 sur la verrerie locale – se devait de consacrer une manifestation au vitrail, une des formes de l’art du verre. Souhaitons que cette exposition puisse faire prendre conscience à tous, élus, habitants, touristes, de l’intérêt de ce patrimoine, mais aussi de sa fragilité.


Jean-François Luneau

 

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