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La maison Dieu La maison Dieu
 
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La Maison-Dieu : Une histoire monumentale de l'Eglise au Moyen Age (800-1200)
Dominique Iogna-Prat

Directeur de recherches au CNRS Auxerre-Dijon. Il a notamment dirigé, chez Fammarion, avec Gilles Veinsiein, le collectif Histoires des hommes de Dieu dans l'islam et le christianisme (2003)

Pourquoi et comment l’église s’est-elle imposée dans le paysage occidental au point d’en constituer la principale force de polarisation ? Par quels cheminements a-t-on fini par admettre que le bâtiment de l’ ecclesia contenait tout entier l’ecclesia en tant qu’institution, alors que l’Église du Christ devait originellement se construire sur, et uniquement sur, les "pierres vivantes" que sont les fidèles et se démarquer ainsi du judaïsme par un double mouvement de spiritualisation et d’intériorisation ?
Telle est la question, à vrai dire essentielle, que Dominique Iogna-Prat aborde dans son dernier livre, passionnante enquête érudite sur la manière dont l’Église médiévale a pensé l’édifice fondateur de la communion chrétienne. Car l’historien n’élude pas : prenant son sujet à bras-le-corps, explorant patiemment un monde foisonnant de textes et de doctrines, il propose une somme à la mesure de son objet.
Deux temps forts se dégagent nettement de sa narration : le premier, autour de 840, voit l’émergence de l’Église en tant qu’institution sociale destinée à incorporer l’ensemble de la société. C’est pendant ce moment, que l’on peut globalement qualifier de "carolingien", que se met en place le rituel de consécration de l’église, baptême de l’édifice par la communauté des fidèles. Conduite par son évêque, celle-ci dépose sous l’autel les reliques d’un saint, consacrant ainsi le bâtiment comme un locus , un lieu saint.
Le second moment essentiel de la pétrification de l’institution ecclésiale commence en 1040, avec la Réforme de l’Église qu’on appelle "grégorienne" et qui sépare plus strictement l’ordre des clercs de l’ordre des laïcs. Si le saint est sous l’autel, le corps du Christ s’offre à la communion eucharistique sur l’autel, et le débat sacramentel est intense pour savoir si cette présence est bien réelle. Il en ressort une "personnalisation" de l’église, qui lui donne "la visibilité d’une instance de pouvoir", celle de l’Église triomphante.
Pourtant, et malgré l’ambition proprement totalitaire de la papauté, l’historien doit comprendre "pourquoi l’Église occidentale n’a pas accouché d’une théocratie". Dans la dernière partie de son livre, Dominique Iogna-Prat fait l’inventaire des résistances à la matérialisation de Dieu - dès 1040, certains hérétiques la contestent -, des débats qui divisent l’Église et de la concurrence des pouvoirs qui complique le projet d’incorporation de la société par l’église/Église.
Jusque dans ses contradictions et dans ses prolongements paradoxaux - du fidèle englobé dans l’institution ecclésiale au "sujet" moderne - le livre de Dominique Iogna-Prat est bien ce que son titre annonce : une histoire de l’Église au Moyen Age. Cette histoire est monumentale, parce qu’elle réussit à expliquer le tout l’Église par la partie l’église et constitue de ce fait une contribution essentielle à l’histoire de la société médiévale. Mais elle l’est aussi car elle est, sans aucun doute possible, destinée à faire date.


Broché: 690 pages
Editeur : Points (11 octobre 2012)
Collection : Points histoire
Langue : Français
ISBN-10: 2757829726
ISBN-13: 978-2757829721
Dimensions du produit: 17,8 x 10,8 x 3,6 cm
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